remords

REMORDS

En librairie demain :

« REMORDS » de Luiz Ruffato

Rentrée littéraire 2021

Un éloge avant de débuter ma chronique ? « Remords est un bon exemple de ce que la littérature fait de mieux : nous confronter avec nos propres fantômes. » (El Pais)

Quant à l’auteur, Luiz Ruffato, il est brésilien, et avec « Remords » (« O verão tardio ») (Editions Métailié), il nous entraîne à la suite du héros, Oséias, dans un voyage au centre d’un Brésil, partagé en deux.

 L’ouvrage lui, est découpé en chapitres comportant des dates de diverses journées. Avant de parler un peu de cette histoire, je voudrais faire remarquer que le style est particulier : des courtes phrases et des dialogues, le tout mis bout à bout. C’est un rythme à suivre, un peu déroutant au début, puis on suit le mouvement.

Le narrateur débute ainsi : « Mes pieds me traînent à travers un immense désert. (…) A bout de forces, je me laisse rouler en bas du ravin. » Il est en plein cauchemar dans un autocar. Après s’être remis finalement et en ayant effrayé ses compagnons de route, il va dans un bistro pour se revigorer avec un petit casse-croûte (café au lait et pain beurré). Il reconnaît le patron de ce bistro, Alcides qui, lui, se met en colère et lui demande : « Buvez gentiment votre café et du balai ! » (p.17)

Il va donc poursuivre sa route afin de revenir dans sa ville natale car il est en quête de son identité, cela pendant six jours durant lesquels il multiplie des rencontres – il cherche à revoir des membres de sa famille mais il a toujours à l’esprit, le suicide de sa jeune sœur – il retrouve Rosana, une autre de ses sœurs (directrice d’école), qui l’accueille à bras ouverts – il retrouve Marilda (sa première petite amie), qui est amoureuse des chiens et lui en présente deux, un couple : Angelina (comme Angelina Jolie) et Brad (comme Brad Pitt)… de l’humour au passage, ce qui n’est pas négligeable car Oséias continue à faire des cauchemars – il revoit des lieux qui sont devenus des sortes de forteresses alors qu’auparavant, les gens sortaient leurs chaises sur le trottoir et discutaient (d’autres temps) – il se retrouve au milieu d’un vol, celui du portable d’une femme enceinte qui fait un malaise….

Ici, il me semble qu’il faudrait que j’arrête de mettre moi aussi, mes phrases bout à bout (comme Luiz Ruffato) et ne pas en dévoiler plus de cette quête qui est celle d’Oséias. Par contre, je peux indiquer que l’on trouve des réflexions sur la société, la famille, l’économie, la migration...

Comme on peut le lire en quatrième de couverture : « Les différentes classes sociales, ne peuvent plus dialoguer, et elles sont devenues « des planètes errantes » prêtes à entrer en collision et à se détruire. »

Au final, si je me suis bien habituée à ce style particulier avec des passages ôtés (par le traducteur ou par l’auteur ?), de dois reconnaître que cet ouvrage est intéressant pour le portrait du Brésil actuel et original car Luiz Ruffato « crache les phrases » et joue avec la ponctuation.

Ouvrage tellement spécial qu’à mon avis, il mérite une seconde lecture pour mieux apprécier tout ce qui est écrit.

Nadia D.

Edité par Métailie, 8 avril 2021 Editions Métailié

20,60 €


Share by: