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Betty

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Tiffany McDaniel Tiffany McDaniel

Une rentrée littéraire 2020 qui se poursuit bien avec « Betty » (Éditions Gallmeister) de Tiffany McDaniel. Son roman a été lauréat du Prix du Roman Fnac 2020 ainsi que pour le Prix America 2020.

Tiffany McDaniel est née dans l’Ohio (États-Unis). Elle est également poétesse et ce que l’on nomme « une artiste visuelle ». Elle vit à Circleville (Ohio) et a été fortement influencée par les ouvrages de Shirley Jackson ainsi que Flannery O’Connor. « Betty » est son second roman où elle décrit la dureté de la vie pour une jeune métisse indienne, pendant les années 1950/1960.

Dans la « Note de l’auteur », on peut lire :

« Cette histoire se passe dans les contreforts des Appalaches, dans le sud de l’Ohio. (…) Le sud de l’Ohio peut s’enorgueillir de ses traditions, de sa culture et son histoire. (…) Je suis honorée de pouvoir dire que je suis chez moi dans cette région. J’espère qu’après avoir lu ce roman, vous aimerez cette partie de l’Ohio autant que je l’aime.

J’espère également que vous prendrez plaisir à lire cette histoire qui puise son inspiration dans la vie de ma famille sur plusieurs générations. »

Ainsi que :

« Ma mère, Betty, est née le 12 février 1954 à Ozark, dans l’Arkansas, fille d’une femme aussi saisissante qu’un rêve et d’un père Cherokee. (…) Avec ses onze frères et sœurs, ma mère a grandi dans les contreforts des Appalaches de l’Ohio. Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de rire, mais par-dessus tout, l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne.

Je t’aime, maman. Ce livre est pour toi et toute ta magie immémoriale. »

Il y a donc de l’autobiographie et de la biographie, ce qui rend le récit encore plus émouvant au fil de la lecture.

La « Petite indienne », c’est Betty, ainsi que l’appelle son père (Landon Carpenter, un Cheyenne). Sa mère (Alka), est une « Blanche » mais d’un caractère assez instable. Si on l’a prénommée Betty, c’est en hommage à Bette Davis. Mais son nom s’écrit avec un « y » et pas un « e » car son Père lui avait dit que le « y » le faisait penser à un lance-pierres ou à un serpent avec la gueule ouverte.

Ils vivent à Breathed (Ohio).

Quand elle était petite, elle croyait qu’être Cherokee signifiait être reliée à la lune, comme un éclat de lumière qui s’en déroulait au bout d’un fil. - Tse-la-gi A-nu-da-di-s-di.

On suit donc la vie de Betty ainsi que celle de sa famille (avec ses frères et ses sœurs). Mais Betty se trouve laide et ne croit pas pouvoir avoir des amis. D’ailleurs, en classe, elle est souvent chahutée et on se moque de sa couleur de peau.

De nombreuses questions sur le fait de grandir, devenir femme : « Devenir femme, c’est affronter le couteau. C’est apprendre à supporter le tranchant et les blessures. Apprendre à saigner. »

On trouve aussi des passages poétiques avec ces étoiles que Betty apprend à observer avec son père – des évocations Historiques - du nature-writing au milieu de ces paysages – aussi du racisme, malheureusement, avec la difficulté d’intégration des Indiens (considérés comme des sauvages) – de nombreuses réflexions sur la famille dont le père est le principal pilier et un personnage émouvant lui aussi avec toute sa tendresse – des réflexions également sur Dieu très présent – la perte de l’innocence… la vie.

Le père de Betty lui ayant raconté tellement de nombreuses histoires, c’est la raison pour laquelle elle a décidé d’écrire, pour notre plus grand plaisir.

Parmi de nombreux éloges relevés, j’ai choisi celui-ci : « Tout le monde va aimer Betty, c’est extraordinaire. Croyez-moi, c’est le grand roman américain de l’année 2020. Vous pouvez l’acheter en plusieurs exemplaires, car lorsque vous l’aurez terminé, vous l’offrirez. » (François Busnel – La Grande Librairie). Il donne toujours de bons conseils alors, écoutez-le.

« Betty » de Tiffany McDaniel : un ouvrage très touchant, qui ne laisse pas insensible, il ne peut pas en être autrement.

Nadia d'Antonio

Edité par Éditions Gallmeister, 20 août 2020

26,40 €



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