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La mort de Mrs Westaway

La mort de Mrs Westaway

Ruth Ware Ruth Ware

Troisième roman de l'auteure anglaise Ruth Ware, née dans le Sussex en 1977 et qui vit, à présent, dans le Sud de l'Angleterre. Son premier roman « Promenez-vous dans les bois … pendant que vous êtes encore en vie » (Fleuve Éditions, 2016 – et Pocket 2017) a été traduit dans plus de trente pays.

Cette fois, c'est « La mort de Mrs Westaway » (éditions Fleuve Noir) que je vais un peu évoquer.

Mais d'abord, « L'Avertissement au lecteur » : « La Mort de Mrs Westaway commence dans le Brighton contemporain, mais les lecteurs familiers de cette ville remarqueront un anachronisme : la jetée Ouest y est toujours debout. J'espère que les habitants de Brighton apprécieront la résurrection de ce monument bien-aimé – au moins dans la fiction. »

La jeune Hal (diminutif pour Harriet Westaway), reçoit une lettre annonçant le décès de Mrs Westaway, apparemment une de ses parentes (inconnue), et convoquant ses héritiers à se présenter pour l'ouverture du testament.

Hal vit en tant que « tireuse de cartes de tarots » sur une jetée de Brighton – dont les dettes s'accumulent – reçoit des menaces de plus en plus prononcées par un « agent de recouvrement » d'un usurier sans scrupules, lui ayant accordé un prêt (mais dont les intérêts ne cessent de croître).

La solution pour Hal est donc de se rendre en Cornouailles, rejoindre ceux qu'elle pense faire partie de sa famille. Sa mère ne lui en n'avait jamais rien dit et lui avait fait croire que Hal était le fruit d' »un coup d ‘une nuit avec un Espagnol... » un inconnu jamais revu (et pour cause…)

Elle prépare sa maigre valise et se rend donc parmi ses parents, tous bien étonnés de découvrir son existence mais chaleureux. Pour l'héritage, il y a ceux qui n'attendent rien alors que d'autres aimeraient bien leur part. Quant à Hal, cela résoudrait bien ses problèmes financiers mais elle a un doute pour son appartenance aux héritiers. Et qu'apprend-on ? Que Hal va hériter de la majorité avec quelques legs pour les autres. Hal ne sait plus comment faire pour dévoiler ce qu'elle suppose. D'ailleurs, si elle arrivait à toucher « un petit quelque chose », de quoi la faire vivre et quitter sa pauvreté actuelle, régler enfin ses dettes envers le terrible usurier…. Ce serait une bonne affaire.

Mais le doute et la culpabilité l'assaillent sans parler de sa gêne parmi les autres personnages présents : « Tandis qu'elle suivait la conversation cahin-caha, s'efforçant désespérément de se rappeler ce qu'elle avait dit et à qui, elle se surprit à abandonner l'image du joueur d'échecs pour revenir à celle de la boxeuse, bandant ses muscles avant de monter sur le ring pour éviter des coups, esquiver des questions et retourner les indiscrétions sur son adversaire du moment. »

Il faut dire que chacun a son histoire, son mystère. Les sourires et les gestes sympathiques sont-ils vrais ?

On suit toute cette histoire pour en apprendre un peu plus sur le déroulement de cette situation gênante tout en prenant en pitié la pauvre Hal, qui de plus, se pose bien des questions sur son passé, son père...

Dans l'ouvrage, s'intercale un récit datant de 1994 d'une personne que l'on ne connaît pas au début mais dont on finit par comprendre de qui il est question, vers la fin, avec les recoupements effectués par Hal – une sorte de journal qui « dormait » avec d'autres papiers et des photos, sous son lit, dans sa chambre.

Mais ce père, c'est le grand mystère ? Un autre aussi, avec la mère. Que va-t-on découvrir dans tout cet ouvrage où on se pose tellement de questions ? Ce sont des révélation tellement inattendues que l'on va découvrir car Ruth Ware, après avoir planté le décor tout doucement, avec l'imposant château (pleines de coins et de recoins – de pièces fermées – la chambre de Hal dont le verrou se trouve à l'extérieur …) - l'ambiance triste de la pluie – une Mrs Warren inquiétante, nous a offert une intrigue qui se déroule en devenant de plus en plus sombre, et qui devient un vrai polar.

Ce roman m'a faite penser à Charlotte Brontë ainsi qu'à Daphné du Maurier pour Rebecca : « Mrs. Warren a toujours eu un petit côté Mrs. Danvers, la gouvernante dans Rebecca. »

Nadia D'Antonio

Edité par Fleuve Fleuve Editions 3 octobre 2019

19,90 €


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