leberceau

Le berceau, Fanny Chesnel Fanny Chesnel

Le berceau, Fanny Chesnel Fanny Chesnel

« Joseph est en train de fabriquer le berceau de sa petite-fille et c'est à son père qu'il pense en ce moment. » Ce sont les deux premières lignes du roman de la jeune Fanny Chesnel : « Le Berceau ».

Même après avoir lu la quatrième de couverture qui raconte bien le principal, ce n'est qu'un rapide résumé de cette histoire émouvante qui nous mène plus loin que ce à quoi on s'attendait.

Joseph Lecerf est un agriculteur de Normandie dont le fils, homosexuel (Emmanuel), se trouve dans un avion avec son compagnon (Bérenger) et tout à coup, l'annonce terrible : crash de l'avion !

Mais : « Et s'il y avait des rescapés ? Qu'est-ce qu'ils en savent eux si Manu est mort. (…) Tant qu'ils n'auront pas retrouvé les débris, ni les preuves, ni l'épave, ni rien du tout, il faut garder l'espoir. » C'est ce que ressasse sa fille Aude. Joseph, surnommé « Bichon » décide de tenter d'en savoir un peu plus mais en vain.

Il se pose aussi la question de la petite-fille à naître, portée par une femme canadienne (Abigail Lizotte), qu'avait choisie son fils. Que va devenir ce petit être qui va se retrouver sans père ni mère ? Quel triste avenir l'attend ?

Joseph, n'écoutant que son cœur, décide de se rendre au Canada car, à soixante ans, veuf, il se sent prêt à recueillir le petit bébé. Il va lui falloir convaincre Abigail qui ne le voit pas arriver d'un bon œil et l'incendie vertement : « T'es vraiment un tabernacle d'enragé toi, a beuglé Abigail en trouvant Joseph sur le pas de sa porte. (…) Une fois les jurons des ancêtres québécois et canadiens de la demoiselle dûment expulsés, il a pu sereinement développer son point de vue (…) il reste ici jusqu'à l'accouchement et ne quittera le Canada qu'avec la livraison de sa cigogne sous le bras. »

C'est qu'il est têtu notre Joseph, mais aussi plein d'amour et d'empathie.

De plus, l'affaire n'est pas du tout simple car il y a non seulement la mère porteuse hésitante mais aussi la loi canadienne – sans parler de l'âge de Joseph…

Fanny Chesnel nous raconte ce sujet très grave, les moments d'excitation ainsi que toute l'angoisse que cela entraîne.

Les personnages sont très attachants, l'histoire est émouvante au possible.

Avec ce roman qualifié de « feel-good », c'est une lecture qui m'a passionnée, à la suite de Joseph, curieuse et impatiente de savoir comment cela se terminerait car il y a quelques rebondissements - beaucoup d'angoisse également – des réflexions sur la Gestation pour Autrui – les sentiments de cette mère porteuse et ceux de Bichon, sans parler de Aude qui attend le dénouement.

Sera-t-il heureux ou malheureux ? Et ce fameux berceau en bois, au fait, va-t-il servir ?

On vibre, on trépigne, on compatit, on rit : « Le Berceau », avec ses problématiques sérieuses, ne peut pas laisser indifférent. L'humour est bien présent avec l'anglais de Bichon, très drôle (en le lisant, j'effectuais moi-même les corrections car je le pratique très souvent).

Un grand coup de cœur et un livre que je recommande.

Merci Fanny pour ce petit chef-d'œuvre et à bientôt j'espère pour une autre lecture aussi passionnante.

Edité par Flammarion

19 €


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