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Le silence des bois

En librairie demain

Le silence des bois, Maureen Martineau Maureen Martineau

# Rentrée littéraire 2021

Quel plaisir de lire un peu de littérature canadienne et avec  »Le silence des bois » (Editions l'Aube Noire – parution le 8 avril 2021), de Maureen Martineau. Elle a collaboré avec l'ONG One Drop en Amérique centrale ainsi qu'en Inde. On connaissait d'ailleurs déjà son talent avec son roman policier « La ville allumette » (2018).

Pour cet ouvrage-ci, elle nous met tout de suite dans le bain, un bain de sang, un fil bien rouge, avec l'épigraphe : «Des cris étouffés sous les fougères des viscères temples des mouches sèchent au milieu du sentier. Michel X. Côté, L'Eté de la carotide. »

Ce dernier livre peut être appelé un roman bien noir, avec Zec La Croche et dont le thème est habituellement, plutôt consacré au milieu masculin. En effet, une Zec est un territoire de chasse et de pêche dans lequel les femmes n'osent pas trop y aller seules.

On voit Lorie qui formait une mini famille avec sa mère, Agathe Soulanges, une petite famille brisée à jamais car sa mère, partie seule dans les bois, a disparu. Lorie décide donc de partir, seule, à la recherche d'indices pour en savoir plus.

On se trouve en Haute-Mauricie (Québec) où le récit alterne avec les moments vécus (au début) par Agathe que l'on voit prisonnière et les faits concernant Lorie – Mikona Awashish avec sa fille Sylvette (qui sont des Atikamekw) – un garde chasse (André Chillas) – et ??? une ourse (elle tient une bonne place). Je ne citerai pas les autres personnages qui apparaissent. Ne pas oublier le chauffeur de taxi, Sylvain Hook, qui conduit Lorie avant de « tomber en vacances. » Il craint pour celle car il n'est pas certain qu'elle soit « correcte » toute seule : il n'a jamais compris le trip du camping sauvage. Un camping qui donne l'occasion à Lorie de voir cette belle nature sauvage et d'observer le ciel, comme elle le faisait avec sa mère.

C'est ainsi que l'on va suivre les événements concernant Lorie avec sa recherche sur sa mère – ceux ayant trait à Mikona et sa fille qui sont venues pour venger Daisy (petite-fille et fille, qui s'est suicidée suite à une violente agression mais dont un policier n'avait pas daigné prendre acte) : « Certaines blessures ne se raccommodent pas. »

Quant à André Chillas, il voit d'un mauvais oeil les Autochtones cherchant à faire leur loi dans la Zec.

De nombreux faits ont lieu, aussi bien d'un côté comme de l'autre avec une ourse très gourmande qui intervient de temps en temps car elle cherche sa nourriture afin de faire ses réserves, non seulement pour passer l'hiver, mais aussi parce qu'elle attend des bébés.

Un coupable ou des coupables ? On pense en trouver un car tout concorde, mais il y a un doute. Pourtant….

Les personnages vont finir par se rencontrer et apprendre des nouvelles qui se rejoignent toutes entre elles.

Concernant la conclusion, je ne vais « pantoute » en parler…. Normal c'est une nouveauté et pas question de spoil car j'en ai assez dit sur l'histoire elle-même où j'ai posé les jalons pour vous inciter à lire « Le silence des bois » de Maureen Martineau.

J'ai eu le plaisir de retrouver des expressions vraiment québécoises (souvenirs d'un voyage) comme : chum (ami) – char (voiture) – blonde (petite amie) etc...

Des expressions comme : attache ta tuque (le bonnet, mais aussi sois prêt, je vais lancer la luge) – j'suis tanné (j'en ai marre) – pantoute (pas du tout) – avoir de l'eau dans la cave (le pantalon est trop court) et tellement d'autres.… C'est très dépaysant et agréable.

Nadia

Edité par L’aube noire, 8 avril 2021

16 €


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