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L'hôtel de verre

Avec l'écrivaine canadienne Emily St. John Mandel dont j'avais déjà apprécié, entre autres, "Station Eleven" ou "Dernière nuit à Montréal", j'ai lu récemment, LE livre de référence de Barack Obama en 2020 (parmi quelques autres), "L'hôtel de verre" ("The Glass Hotel" -Editions Payot et Rivages).

A remarquer que dès le début, le récit commence par la fin. Oui, je sais que cela peut paraître déroutant mais on s'y fait et c'est à la "vraie" fin que l'on comprend. Ne vous inquiétez pas, je sais ce que je dis et ce n'est pas moi qui suis "à l'envers."

Une question est posée d'emblée : « Et si vous avaliez du verre brisé ? ", un graffiti sur la paroi de verre de l'hôtel de luxe Caiette, au nord de l'île de Vancouver, le bout du monde. Et cela, exactement le jour où est attendu le propriétaire milliardaire américain, Jonathan Alkaitis. Coïncidence ou pas ? Ce message lui serait destiné ?

Le manager de nuit s'appelait Walter et c'était le premier graffit qu'il voyait en trois années d'exercice. le message avait été écrit du côté extérieur de la vitre, à l'envers.

Dans cet hôtel, une jeune femme, Vincent, travaille en tant que barmaid. Ses parents lui ont donné le nom d'une poétesse, Edna St. Vincent Milady. Elle pense que c'est son frère Paul qui a écrit ce graffit : pour elle ça crevait les yeux.

Au cours des paragraphes, s'entremêlent des propos tenus par le narrateur à son psy - les événements actuels - on côtoie de nombreux personnages mais s'il est beaucoup question de Vincent qui va se retrouver compagne de Alkaitis (ils ne se marient pas mais le luxe est là), ce sont surtout les agissements de celui-ci qui sortent du lot, un escroc ayant bien su cacher son jeu en élaborant la "pyramide de Ponzi", flouant, de la sorte, tous ceux qui ont investi chez lui. On peut le comparer à Bernard Madoff, ce financier "self-made man, escroc planétaire." Il avait été condamné à 150 ans de prison et il est décédé dans un pénitencier de Caroline du Nord.

Avec "L'hôtel de verre" Emily St. John Mandel, brosse des portraits de personnages humains avec en toile de fond, une crise économique : humanité et décadence capitaliste.

On trouve beaucoup de psychologie - l'aspect dramatique - si l'on veut faire une comparaison avec les événements actuels (qui durent depuis un temps certain), on peut parler de pandémie, mais pas la biologique, non, celle d'un monde qui part en vrille, qui oscille dangereusement. C'est plutôt complexe, il faut suivre. mais c'est bien notre monde et l'auteure, avec ce puzzle à reconstituer, nous emmène tout doucement à sa suite avec ce style particulier.

Amour, gloire, beauté et décadence, sont à peu près les thèmes de cet ouvrage.

Nadia


Edité par Rivages, 3 mars 2021 Éditions Rivages

22 €



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