malamute

Malamute

Malamute

Jean-Paul DidierLaurent Jean-paul Didierlaurent

# Rentrée littéraire 2021

Quand on entend le nom de Malamute, on pense d'abord à ce fameux chien dont le nom provient de Mahlemiuts (« hommes qui habitent l'endroit où il y a de grandes vagues »), des Inuits dans les hautes régions de l'ouest de l'Alaska. le malamute d'Alaska est un chien très important pour leur survie.

Pour l'améliorer, des tentatives de croisements ont été faites avec des races européennes, comme le « Montagne des Pyrénées. »

Après cette petite mise au point sur ces chiens, il est nécessaire de signaler que « Malamute » (Edition Au Diable vauvert) est le dernier livre de Jean-Paul Didierlaurent dont on connaît son premier ouvrage, « Le liseur du 6H27 » dans cette même collection (ainsi que d'autres).

Nous suivons l'écrivain dans les Vosges, la vallée du Voljoux, dans un récit ayant lieu sur deux époques :

* L'une en 1976 : Journal de Pavlina Radovic (traduit du slovaque). Son mari, Dragan et Pavlina ont décidé de vivre à Voljoux avec le projet de faire effectuer des promenades en traîneaux qui seraient tirés par des malamutes.

* Autre époque : 2015 avec Germain Grosdemange (85 ans) qui accepte le « deal » de sa fille Françoise : un choix entre se faire aider par Basile (un lointain petit neveu) ou l'EHPAD. On devine la réponse car Germain est d'accord pour accueillir Basile qui va travailler sur les pistes enneigées pour les damer. Basile a vécu des moments très pénibles à la suite d'un accident ayant entraîné la mort d'une petite fille dont la luge s'était encastrée dans son engin de déneigement ? Depuis, il ne peut dormir que assommé par du Zolpidem.

L'accueil de Germain est un peu froid devant ce grand gaillard de « petit neveu », il impose ses conditions mais il va peu à peu être moins désagréable, surtout que Basile y met du sien. Ainsi, leur cohabitation devient plus gérable.

Chacun a ses propres souvenirs, ce qu'on découvre petit à petit.

Au travail, on s'attend à ce que ce soit Pascal, le plus ancien, lui qui sait tout sur tout, qui soit choisi pour conduire un nouvel engin, un Kässbohrer PistenBully 600 Polar SCR, rutilant, le plus performant du moment. Au lieu de cela, que leur annonce-t-on ?

Ils voient arriver une nouvelle recrue, une jeune femme, Emmanuelle (d'un fort caractère). Sur ce coup, étonnement garanti dans ce milieu masculin qui trouve que ce travail est pour eux. Pourquoi engager une femme ? Ils ne sont pas assez forts ou assez nombreux pour conduire « la Rolls des dameuses ? »

On lit donc des moments présents avec Emmanuelle qui vit dans une ferme proche. Elle a changé son nom car ses parents étaient les Radovic, ceux qui entraînaient quatre malamutes (Louka, la seule femelle, la préférée de sa mère – Amorok – Chinook et Kodiak). Elle a pris le nom de Radot car le vrai est trop évocateur.

Quant à Germain, il a un hobby : collectionner des tranches d'arbres dans sa cave (dont l'accès est strictement interdit à Basile) – Basile fait de son mieux et attendrit petit à petit Germain.

Hélas, une violente tempête de neige arrive et isole le village du reste du monde pendant si longtemps que l'on se demande si elle va prendre fin : « Une hauteur d'homme, gamin. On passe le mètre quatre-vingts. »

C'est à cette occasion que ressurgit le souvenir des chiens Malamutes, lorsque Basile se retrouve chez Emmanuelle qui a des photos de ses parents et des chiens. Et à cette occasion, explose une relation amoureuse.

On va assister à l'arrivée de loups – à des bagarres entre des hommes – à la rencontre d'Emmanuelle avec Germain qui avale de la gnôle, rasade sur rasade en lui racontant la « fameuse » nuit de 1976 qui lui était revenue en mémoire en observant les tranches d'arbre pour leur donner un âge : « Un cerne de la même couleur de cendre que celui de 1976. La teinte d'une mort annoncée. "

Mais il y a encore de nombreuses révélations à lire dans cette histoire où l'on découvre, au fil de la lecture, des événements auxquels on ne s'attendait pas, ainsi que l'évocation d'une certaine « Bête. »

« Malamute » de Jean-Paul Didierlaurent ne peut que plaire aux amoureux du dépaysement, du climat très froid où l'on trouve parfois quelques touches d'humour et de poésie.

Nadia.

Edité par Diable Vauvert, 11 mars 2021

18 €

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