skeletoncoast

Skeleton Coast

Skeleton Coast

Laurent Whale Laurent Whale

# Rentrée littéraire 2021

La famille Grangier avait déjà connu deux disparitions : la mère, Valérie – le fils, Rémi – restaient le père, Richard et sa fille, Angeline. Mais le drame a encore frappé : Angeline, faisant partie d'une ONG en Afrique, disparaît soudainement : « Docteur femme partie » Aucune trace, aucun renseignement, ni des autorités, ni de son ONG.

Personne ne semblait capable de déterminer avec précision cette disparition. Il va donc partir tout seul dans ce continent oublié, ce pays perdu, car pour lui, au fond de son coeur, il « sent » que sa fille est toujours vivante. Mais cela ne va pas être une mince histoire.

Tel est le thème de « Skeleton Coast » (éditons Au Diable Vauvert – paru 18 mars 2021), de l'écrivain britannique, Laurent Whale. Il est non seulement écrivain, mais également critique et traducteur franco-britannique. Il a obtenu le Prix Merlin pour « Hélas Elias » et le prix Rosny, pour « Les pilleurs d'âmes ».

Pour cet ouvrage, on peut lire un éloge comme : « Un thriller nerveux sur fond de scandale écologique. »

En effet, on trouve les deux thèmes dans cette longue histoire.

Richard abandonne son confort pour partir à la recherche d'Angeline. Il se retrouve à Skeleton Coast (Namibie) - surnommée ainsi à cause des ossements de cétacés (et de bateaux) qui se trouvent partout - où « Angeline s'était volatilisée, avalée par l'Afrique. »

Au fil de sa très longue marche, dépenaillé, avec de moins en moins de finances, à bout de forces aussi, il arrive tout de même à trouver une aide précieuse avec un routier, Joao qui montre une certaine empathie pour cet être devenu si vulnérable qu'est devenu Richard. Joao va faire plus que conduire Richard tout en se rendant compte que ce dernier ne lui dit pas tout.

On assiste non seulement à cette quête éperdue, mais pleine d'espoir. L'amour de Richard et son implication sont très touchants. Evidemment, de nombreux événements viennent se greffer à ce périple – de multiples chapitres mentionnant des lieux avec parfois des évocations « d'avant » ou « actuellement » - des réflexions portant surtout sur la corruption – d'autres sur les forces de l'ordre qui recherchent Richard, pourquoi ? Il est si gênant que cela et même en haut lieu ? Mais dans ce très long et dangereux périple, Laurent Whale introduit un peu d'humour. Je ne vais citer que celui-ci : « « Je me prends pour James Bond, maintenant. le 007 du pauvre. » (p.96) Evocations également du problème des migrants – de l'écologie – du fait que dans cette partie du monde, tuer un docteur n'était pas bien vu – et Angeline alors ? - « Richard ne trouverait de repos que lorsqu'il saurait et pourrait mettre des noms sur des actes. Lorsque les coupables paieraient. »

Il faut aller au bout de cet ouvrage pour tout comprendre.

Si j'aime les ouvrages sur l'Afrique, sa faune, sa flore, ses paysages magnifiques – si j'ai été touchée par cet homme en quête de sa chère fille et par les événements graves survenant dans ce pays, j'ai tout de même été gênée par certaines incompréhensions de traduction. C'est la raison pour laquelle, et c'est dommage, je ne donne pas un « cinq étoiles » à mon ressenti. Cela, je préfère le dire, sans renier le travail de l'écrivain. Il est fort possible que la traduction n'ait pas suivi tout le sens des écrits ?

Nadia

Edité par Le diable Vauvert, 18 mars 2021

20 €


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