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Un jour comme les autres

Un jour comme les autres

Paul Colize Paul Colize

Quand on dit « Un jour comme les autres », celui-ci n'est pas habituel. Il s'agit du polar de Paul Colize, écrivain belge, que j'ai lu dans la version des éditions Hervé Chopin (HC Éditions).

Un ouvrage construit comme un opéra en quatre actes avec " l'ouverture » (plus l'épilogue).

En début du livre se trouve la liste des personnages principaux avec leur spécificité.

Après cette « ouverture » on en arrive à des faits plus que sérieux et graves avec une disparition :

« Avis de recherche – Disparition de longue durée

Date : 14.11.2014

Lieu : Ixelles

Le matin du vendredi 14 novembre 2014, M. Eric DEGUIDE, un homme âgé de 34 ans, a quitté le domicile de sa compagne situé à Ixelles.

Depuis, il ne s'est plus manifesté.

M. DEGUIDE mesure 1m92 et est de corpulence mince. Il a les yeux gris-bleu et les cheveux châtains. Au moment de sa disparition, il était vêtu d'un jeans bleu, de bottines brunes et d'une veste bleu-marine.

M. DEGUIDE circulait à bord d'un véhicule de marque SAAB, immatriculé FGB 454. Ce véhicule a été découvert dans le parking de l'aéroport de Zaventem en date du 19 novembre 2014.

Publié le 15/12/2014 à la requête du Procureur du Roi de Bruxelles. »

Mais après ce point de départ, un fait qui existe bien souvent, Paul Colize arrive à nous livrer une histoire pas banale du tout. C'est son coup de maître car les faits déconcertent les enquêteurs. En effet, aucune trace de M. Deguide n'avait été retrouvée à l'aéroport (hormis son véhicule).

« Avant les attentats du 22 mars 2016, il n'était pas possible d'obtenir ces informations, sauf si l'on pouvait préciser le nom de la compagnie aérienne ou la destination choisie. (…) de nombreuses empreintes digitales furent prélevées dans l'habitacle en plus de celles de Deguide et d'Emily (la compagne), mais le volant, le pommeau de changement de vitesse et les poignées des portières avaient été nettoyés avec soin. »

Depuis tout ce temps, Emily s'est réfugiée près du Lac Majeur ; à Ranco, mais ne peut se faire à cette disparition, surtout que la police a l'air d'avoir classé le dossier. « Je suis revenue à Ranco en février de l'année passée. (…) Je voulais revivre une page de notre histoire, sentir la présence, admirer tes mains, ta musique, t'écouter. »

Mais un jour, Alain Lallemand, journaliste d'investigation au journal « Soir », la contacte car il a également connu Eric Deguide et veut comprendre ce qui s'est réellement passé. (…) « De là-haut, j'ai une vue plongeante sur l'église du village, les ruelles tortueuses et l'immensité du lac. Un matin, Teresa a frappé à ma porte. J'avais chauffé ma voix et entonnais Si Mi chiamano Mimi, l'une des plus belles arias de Puccini. »

Telle Pénélope, Emily attend pendant deux ans jusqu'à ce que l'on découvre la vérité. Elle attend, certes, elle réfléchit et surtout elle compte car elle aime les chiffres. Elle est certaine qu'Eric sera de retour dans exactement 423 jours. Elle lit aussi, par exemple le second tome de « Guerre et Paix » de Tolstoï. Elle l'a déjà lu quatorze fois, mais avec la Bible, c'était le seul livre que Jean-Paul Kauffmann avait pendant ses 1.023 jours de captivité à Beyrouth et pour elle, c'est un signe….

Elle visite les sites Internet surtout ceux qui sont spécialisés dans les crimes ou disparitions (comme pour Michel Lambert : affaires criminelles belges).

Dans « Un jour comme les autres » de Paul Colize, où ici tout a basculé, pas de sang à tout-va mais une quête – une très longue attente – des personnages tous intéressants – de nombreuses références à la musique, qu'elle soit moderne ou classique : Verdi – Bellini – Chuck Berry – ZZ Top – Donizetti et bien d'autres sans oublier les Rolling Stones…

Conclusion pour ne pas dévoiler tout le reste ? Un bon roman noir, des personnages énigmatiques et une écriture efficace.

Nadia d’Antonio

Edité par HC Editions, HC

19 €


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